La Venus à Tiroir

Passez au travers du jardin Boussard de la Chapelle non loin de notre beffroi, elle vous attend !

Semi-couchée, son corps contorsionné en une bien inconfortable position semble un fardeau pour le bras qui le soutient

Il n’en est pas de même pour l’autre

bras qui pointe à l’horizon, terminé par une main dressée aux doigts souples comme s’ils volaient au vent, elle semble vouloir attraper les rayons du soleil.

Elle montre ses  tiroirs  entrouverts, laissant deviner quelques secrets cachés.

Elle est appelée « la venus à tiroirs couchée » ou » le cabinet anthropomorphique «.

Depuis 2011, l’art de Dali s’est installé dans le paysage Beaunois.

Cet artiste, que l’on ne présente plus, très marqué par la psychanalyse et pour qui la frontière du conscient et de l’inconscient ne doit pas toujours être étanche.

Il a lui-même réalisé le moule de cette œuvre, voulant représenter l’homme plein de secrets que seule la psychanalyse peut ouvrir .A partir de ce moule, huit exemplaires ont vu le jour .Celui que nous voyons est un bronze à la cire perdue .Cette patine à base de pigments naturels permet de faire ressortir les couleurs souhaitées et à l’œuvre d’affronter les caprices de la météo  sans être altérée.

Accessible à tout public, la vénus à tiroirs couchée (puisque c’est ainsi qu’elle est communément appelée)  ne laisse pas indifférent.

Est-elle belle ou pas ? Là n’est peut-être pas la question .L’art contemporain  nous invite à faire taire notre raison et nous laisser questionner par l’œuvre.

Comme le dit Gloria Friedmann, une artiste qui partage sa vie entre l’Allemagne et notre région : »l’artiste fait une proposition, que cela plaise ou pas, ce n’est pas grave, il n’essaie pas de convaincre, il pose des questions. »

La femme à tiroir nous offre un voyage dans le déraisonnable  au pied de notre rassurant beffroi, qui lui depuis des siècles indique l’heure  sans pouvoir  se permettre de  la fantaisie.

« La vigne et le vin sont de grands mystères .seule dans le règne

végétal ,la vigne nous rend intelligible ce qu’est la véritable saveur de la terre .Quelle fidélité dans la traduction ! Elle ressent ,exprime par la grappe les secrets du sol . »
« Qu’il est profitable à l’esprit et au corps -croyez-m’en- de goûter le vin chez lui dans le paysage qu’il enrichit . »

40 personnes étaient au rendez-vous

Beaune capitale des vins de Bourgogne n’aurait sans doute pas vu le jour sans eau. C’est au bord de la Bouzaize que commence l’histoire de Beaune, bien avant notre ère .
Au cours des siècles

,eau et vin se mêlent ,entremêlent et s’apprivoisent pour construire pas à pas l’histoire de notre ville .
Au cours de cette visite insolite, ​on découvre combien le destin de la capitale des vins de Bourgogne est lié a ce cours d’eau somme toute très modeste.

Une autre façon de découvrir Beau ne et qui plaira à tous vos invités (petits et grands)

Un groupe de copines souhaitent découvrir Beaune autrement :
qu’a cela ne tienne ,nous voilà parties pour une visite de Beaune coté féminin et une foule d’anecdotes coquasses et amusantes .
Elle sont nombreuses ces figures féminines ,réelles ou symboliques

,jugez donc !
Il y a bien sur les incontournables ,Marie de Bourgogne et Guigonne de Salins .
On peut évoquer Marie Favart ,reine de la scène parisienne sous le second empire (une petite rue derrière la mairie de Beaune).

En passant devant la très belle façade du carmel ,un panneau nous rappelle la visite illustre de Louis XIV avec sa mère la reine Anne d’Autriche ,venue se recueillir sur la dépouille d’une jeune carmélite beaunoise qui, développant une spiritualité autour de l’enfant jésus a été le guide spirituel de la reine en mal d’enfant .
Les Beaunois gardent vivante cette spiritualité avec la statuette de l’enfant Jésus conservée au monastère .
En montant sur le rempart des dames ,on évoque ,les bénédictines venues se protéger à l’intérieur des remparts de Beaune au XVII e ,mais aussi de façon plus coquine ,le filles qui sur une tour voisine pratiquaient …le plus vieux métier du monde .
A cote de l’office du tourisme le lavoir résonne encore des conversations de ces lavandières qui ne lavaient pas leur linge sale en famille .
La visite se termine devant l’éloquente ,oeuvre du sculpteur R Julien ,qui faisant face au public harangue inlassablement :décidément les beaunoises ne manquent pas de caractère .
Il y a bien d’autres choses à raconter , peut-être pourrez vous participer à une de ces visites .

On commence par les bords de la Bouzaize ,allée du parc ,ou il fait bon de goûter l’ombre de ses grands arbres .Le vert cette couleur longtemps volatile, qui signifie le hasard ,au fil du temps elle devient une couleur positive. Au bord de l’eau le groupe s’installe confortablement et choisissent les nuances de vert ,et elles sont nombreuses pour colorier le dessin .
En montant sur le rempart des dames, on aperçoit la côte qui devient côte d’or à l’automne. Les enfants à vous de choisir les nuances de jaunes que la nature nous offre ,pour continuer de colorier votre dessin .
La belle aventure du jaune ,d’abord assimilé au faux or ,c’est la couleur des fourbes .Au fil des siècles il a fait une formidable remontée dans les sondages. Le jaune c’est la couleur de l’été, c’est aussi la couleur des fameux tournesols de VAN GOGH, a la présentation du tableau les enfants ont tout de suite reconnu .
Il garde cependant quelques vestiges de ce passé sulfureux, les enfants le savent bien : en sport il n’est pas bon d’avoir un carton jaune.
« Oui c’est pire un carton rouge! » bonne occasion de parler du rouge, couleur d’une production emblématique de notre région .
La fin de la promenade sonne bientôt ,nous voila arrivés dans la cour arrière de l’hôtel Dieu .Les enfants complètent leur dessin avec les belles couleurs qu’ils voient sur le toit .
Il y a une couleur dont on n’a pas encore parlé :devinez laquelle
c’est le bleu. Eh oui à l’époque médiévale, le bleu est très difficile à fabriquer ,il est la couleur des rois de France et de la vierge.
Rendu plus accessible après l’arrivée de l’Indigo, plante tinctoriale toute droit venue du « nouveau »monde ,il va faire son grand retour .Au point d’être la couleur préférée de notre société ,le bleu est une couleur consensuelle.Il figure d’ailleurs sur la plupart des drapeaux .
Bref une jolie promenade ou notre magnifique patrimoine s’allie avec la nature pour nous offrir une oeuvre d’art ,et en plus on peut se transformer en artiste .
Parce qu’a la fin de la visite on repart avec le dessin qu’on a réalisé !

Flavigny-sur-Ozerain RDV Devant l’abbaye

Ses élégantes maisons aux façades incrustées de briques et de céramiques ne manquent pas de susciter la curiosité   et une  flânerie dans ce quartier épargné par la circulation automobile nous transporte dans les stations balnéaires de la belle époque.

Camille Fondet natif de Beaune , acheta à la fin du XIX siècle  ,une zone maraichère sur la rive droite de la Bouzaize en vue d’y édifier  ces villas  dont  dessina lui-même les plans .En promoteur avisé ,il créât  des impasses dans son quartier résidentiel afin de limiter la circulation automobile .Là où les élus de l’époque voulaient multiplier les voies de circulation  ,Fondet suggérait des allées piétonnes ,et le futur lui donnera raison !

Mais il n’était pas seul dans cette grande aventure : il partageait son rêve avec sa deuxième épouse, femme de gout et artiste : Eugénie Fondet.

Genevoise jusqu’à trente-cinq ans, elle est issue d’une dynastie de faïenciers protestants dont l’ancêtre français avait trouvé  en Suisse une terre d’accueil après la révocation de l’édit de Nantes.

Elle semble avoir été motivée très tôt par la création céramique et  reçut une formation assez poussée à l’école des arts industriels de Genève. Ce milieu familial lui  permit de développer  ses talents d’artiste à une époque où les jeunes filles recevaient rarement une formation professionnelle. Au concours de 1883, elle obtint le premier prix de céramiste ainsi que son diplôme de céramiste. Elle a laissé sa marque dans les décorations extérieures, Eugénie Fondet dessinât elle-même certaines céramiques décoratives, et a su marier les  couleurs avec brio .Sur les façades le motif obtenu par la combinaison des briques jaunes, rouges et noirs est sans cesse modulé, créant une harmonie d’ensemble.

Artiste ,céramiste et peintre à ses heures ,Eugénie Fondet n’en est pas moins une femme de son temps .Elle restée une épouse discrète accompagnant les initiatives de son mari plus qu’en en prenant elle-même .Devenue maitresse de maison après son mariage à l’âge de 35 ans ,la peinture passe au second plan ,elle devient une mère de substitution pour le jeune Maurice  Fondet enfant issu d’une première union de Camille Fondet et met au monde le deuxième enfant du couple .

Parmi les fréquentations du couple Fondet devait figurer la famille du maire Paul Bouchard, dont l’épouse avait sans  doute favorisé l’accueil de sa compatriote Eugénie, genevoise et protestante également .C’est ainsi que les époux Fondet d’engageront pleinement dans la vie locale : Camille Fondet fut conseiller municipal de 1908  à 1912, et membre du comité de bienfaisance.

La guerre arrive, avec deux fils mobilisés, la famille Fondet a fait face à cette lourde réalité.

Eugénie se lançât  dans un long combat au service des soldats blessés en se mettant à disposition de l’hôpital auxiliaire de territoire n°205 ouvert rue des tonneliers le 2 aout 1914   , par l’association des femmes françaises .Association qui prendra plus tard le nom de Croix-Rouge française.

Eugénie s’est dévouée d’une manière constante et  si efficace pendant la durée du conflit qu’on lui décernât  une médaille d’argent le 10 juillet 1919.

Elle s’investît  ensuite auprès des accouchées, leur apportant un soulagement qu’aucun service à domicile ne couvrait alors.

La paix revenue Camille et Eugénie Fondet  vécurent  entourés de leurs enfants et six petits enfants dans la villa n°7 du quartier qu’ils avaient conçu.

Camille décèdera en 1927 et sera rejoint par Eugénie en 1947.

Le quartier des villas Fondet continue de surprendre et de ravir bien des promeneurs, il a échappé à deux écueils qui ont enlaidis la plupart des quartiers répandus à la périphérie des villes : l’uniformité à laquelle les constructeurs du XX siècles ont cédé et la disparité qui affecte les maisons individuelles reflétant diversement le gout et les moyens de chaque propriétaire.               Cette réussite est le fruit d’une collaboration exceptionnelle entre les deux époux dans laquelle Eugénie Fondet a pris une large part, avec son gout d’artiste que complétaient  de solides valeurs humaines.

Si vos pas vous mènent dans les allées Fondet : n’oubliez de conjuguer Fondet au masculin et au féminin !

D’après une étude réalisée par Me Irène  Raclin : »les villas Fondet à Beaune, un art de vivre à la belle époque «